Négociation de l'intéressement 2020
Le 18 mai dernier ont débuté les négociations de l’avenant d’intéressement 2020, dans le cadre de l’accord triennal 2018-2020.
Elles doivent se conclure par une signature au plus tard le 30 juin et un versement en 2021.
Cet avenant doit permettre de définir le périmètre d’application de l’accord, les critères de déclenchement de l’intéressement et les objectifs de ces critères. Il est donc possible de revoir le poids des critères existants, voire d’en neutraliser certains ou d’en introduire de nouveaux, notamment à la lumière des résultats des années précédentes ou du contexte.
A ce titre, nous avons été très étonnés que la direction fixe préalablement les éléments négociables : uniquement le périmètre (quelles filiales) et les objectifs des critères existants.
La direction refuse ainsi de tenir compte du contexte de crise sanitaire sur les perspectives économiques et les objectifs à prendre en compte.
Ainsi, la situation de confinement qui a imposé fermeture de sites et réduction drastique des déplacements n’aurait eu qu’un impact marginal sur les charges de l’entreprise, selon la direction.
Mais pourquoi donc imposer des travel freeze toutes les fin d’année pour faire de substantielles économies ?
Discours schizophrène qui sera difficile à tenir dans une négociation loyale et sincère.
La direction s’est néanmoins engagée à revenir vers les Organisations Syndicales avec un complément d’information économique sur ces impacts de la crise … espérons qu’elle sera alors en capacité de les prendre en compte de manière plus sérieuse dans la suite de la négociation.
Tickets Resto – Dématérialisation forcée
« Stratégie du choc » : profiter d’une crise pour passer en force ses projets.
C’est ce qui va se passer avec les TR.
Du fait du confinement, la distribution des TR papier a été stoppée, puis les prélèvements de la part salariée (à ce sujet si vous ne souhaitez pas vous retrouver prélevés de plusieurs mois de part salariale TR, il faut rapidement voir avec votre RRH pour refuser les TR).
Se pose logiquement la question de comment faire pour le déconfinement.
La solution la plus économique pour la direction a été privilégiée : ce sera la dématérialisation.
D’autant plus facile à faire passer que le gouvernement a relevé le plafond autorisant de la défiscalisation à 38€ par jour (soit environ 4 TR).
En CSEE OBS SA du 19 mai, seule la CGT OBS a fait valoir la position majoritaire des salariés qui souhaitait le maintien des TR papiers (enquête faite l’année dernière et échanges sur le terrain).
Mais la direction n’en a pas tenu compte, nous certifiant qu’elle avait eu des remontées contraires …
Nous avons également demandé à ce que soit pris en compte la possibilité de rematérialiser en TR papiers au moins 2 fois par an le reliquat accumulé sur la carte TR. Ceci pour éviter le stockage de sommes inutilisables sur le carte TR.
La direction n’était à priori pas favorable à cette demande, mais elle s’est finalement engagée à y réfléchir et indiquée qu’elle « reviendra vers nous ».
La rematérialisation est un point d’achoppement car le reliquat accumulé sur les cartes TR est le fondement du nouveau modèle économique d’Edenred, le fournisseur des cartes.
En effet, au-delà des frais de gestion qu’elle encaisse habituellement, Edenred gagnera aussi de l’argent en plaçant la trésorerie accumulée par les salariés (part salariale) et les entreprises (part-patronale).
Tant que le plafond de 38€ sera maintenu, le reliquat accumulé devrait être faible, voire nul.
Lorsqu’il rebasculera à 19€, ce sera une autre histoire.
A suivre…
Déménagement OBS SA - Bordeaux Bacalan (suite)
Le 12 mai a eu lieu une deuxième réunion de « concertation » entre la direction et les OS.
La première avait eu lieu en novembre 2019.
L’objet principal de la discussion était les compensations qui seraient octroyées aux salariés les plus impactés en surtemps de trajet par le déménagement vers Eysines.
Côté OS, il y a eu unanimité pour reconnaître qu’Eysines était une mauvaise solution de part sa situation éloignée, ses bâtiments vieillissants, le manque de desserte par les transports en communs, la prise de risque accrus pour y aller en vélo, etc.
Côté direction, OBS SA n’a pas eu le choix pour les locaux.
En effet, Orange dispose de locaux libres qu’il faut utiliser coûte que coûte.
Concernant la partie compensation, la CGT OBS a demandé à ce que les salariés bordelais soient traités comme les « parisiens » concernés par le déménagement à La Défense, à savoir :
Nous avons également demandé :
• Possibilité de 3 jours de télétravail comme prévu par l’accord en vigueur ;
• Possibilité de faire en plus jusqu’à 2 jours en bureau satellite sur site Orange plus proche qu’Eysines.
La direction a clairement indiqué qu’elle refuserait d’appliquer le même barème aux bordelais au prétexte qu’étaient embarqués dans le déménagement de La Défense des salariés d’Orange SA !
Vous avez dit salariés low cost ?...
La direction devrait néanmoins revoir son enveloppe à la hausse et qu’elle réservait sa réponse concernant les 2 jours supplémentaires en bureaux satellites.
Nous attendons que la direction « revienne vers nous ».
Traçage numérique des citoyens au nom du Covid-19 : des conséquences liberticides ?
Au prétexte de protéger la population d’une éventuelle seconde vague de COVID-19, un certain nombre d’industriels dont Orange, réfléchissent à la création d’outils numériques permettant de capter, d’analyser et d’alerter sur les attitudes des citoyens qui pourraient être considérées comme anormales (non-port du masque, non-respect des distances de sécurité, porteur du virus dans l’espace public, etc…).
Ces projets suscitent bien des interrogations car ils pourraient porter atteinte aux libertés publiques et aux données personnelles. Le Défenseur des Droits de l’Homme a d’ailleurs mis en garde contre l’utilisation d’un tel système.
L’appli STOP-COVID
Par exemple, l’objectif de l’outil STOP-COVID qui devrait être opérationnel courant juin est de pouvoir repérer quelqu’un en fonction de son état de santé, dans la rue et d’en tirer des conséquences. Ces conséquences pourraient être coercitives, comme des sanctions ou des stigmatisations.
Au-delà de l’élan de soutien populaire exprimé au personnel soignant, on voit aujourd’hui des infirmiers, des médecins, des aides-soignants qui sont stigmatisés parce qu’on a peur qu’ils portent le virus. Les gens n’osent plus aller consulter leur médecin de ville, de peur qu’il soit contaminé ou que ses instruments soient contaminés.
Imaginons, ce qui se passera dans une ville petite ou moyenne, dès qu’on nous aura signalé qu’on a croisé une personne contaminée. Si on a croisé au maximum 3 ou 4 personnes en ville ou dans les commerces, on saura pertinemment qui c’est. Il ne saurait donc être question d’anonymat.
Utilisation volontaire ou imposée ?
L’utilisation d’un tel outil serait réellement dramatique s’il constituait une obligation. Heureusement, il s’agirait d’un volontariat…
Mais pour se porter volontaire, encore faudrait-il d’abord que la décision de chacun soit éclairée, que chacun sache exactement ce qu’il fournit comme données et ce qui en est fait ensuite. Ce n’est pas le cas.
L’un des problèmes de cet outil, c’est comment être sûr qu’il va être fiable, comment se protéger des risques de piratage. On sait pertinemment qu’avec la technologie utilisée, cela va être particulièrement difficile.
Après, il faut aussi se poser la question « A quoi ça sert réellement ? ». Selon une étude menée aux Etats-Unis, le traçage ne serait pertinent qu’à partir du moment où 60% de la population qui circule serait dotée de l’outil. Ce qui interroge sur l’efficacité d’un tel système pour enrayer la pandémie.
Et puis, quelles seraient les conséquences sur les personnes en contact avec des personnes atteintes du virus à partir de cette application ? Quelle serait la prévention des risques de pression sociale et de discrimination ?
Est-ce qu’un employeur va accepter d’avoir un salarié qui n’a pas installé l’application ? Après tout, s’il ne l’a pas installé c’est peut-être qu’il est contaminé et qu’il ne doit donc pas être là. Ce qui mettrait une pression considérable pour l’imposer dans l’entreprise. Comment parler de volontariat dans ces conditions ?
Un contrôle social généralisé qui risquerait d’être durable
Pour faire passer la pilule, on nous dit que ce type de projets serait temporaire et exceptionnel. Mais en pratique on se rend compte que les industriels dont Orange sont en train d’investir dans ces développements. Ce ne sera donc pas pour tout arrêter dans quelques mois. On sait aussi que ces projets s’inscrivent dans une démarche plus générale, dans la continuité d’un contrôle généralisé des citoyens. On a eu l’extension des fichages, la vidéosurveillance, la reconnaissance faciale, les drones, toutes choses qui multiplient les contrôles et les surveillances de l’espace public. L’étau se resserre de plus en plus sur l’individu. Comme si on n’avait plus le droit de se promener et d’être libre dans l’espace public, mais que l’on doit avoir une raison valable d’y être et que l’on y est surveillé en permanence.
Sommes-nous des grenouilles dans une marmite ?
Jusqu’où acceptera-t-on d’aller ?
Jusqu’où acceptera-t-on de voir nos libertés rognées ?
Ceci fait penser à la fable de la grenouille dans la marmite.
Si l'on plonge subitement une grenouille dans de l'eau chaude, elle s'échappera d'un bond. Alors que si on la plonge dans l'eau froide et qu'on porte très progressivement l'eau à ébullition, la grenouille s'engourdira ou s'habituera à la température et finira ébouillantée sans bouger.
Cette histoire enseigne que lorsqu'un changement s'effectue d'une manière suffisamment progressive, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart du temps aucune réaction, aucune opposition.
Nous souhaitons donc vous alerter pendant qu’il en est encore temps, pour amener chacun à prendre conscience des conséquences et à réfléchir au monde que l’on est en train de préparer pour nous et pour nos enfants.
Remettons l’humain au centre de la digitalisation !
La digitalisation doit être au service de l’humain et non l’inverse.