Les réunions CSEE OBS SA et CSEC UES OBS de la première quinzaine de juillet ont été l’occasion d’analyser la situation financière des filiales services d’Orange et leurs orientations stratégiques. Le cabinet Sextant, missionné par le CSEE d’OBS SA, nous a fourni un éclairage précis et précieux.
La situation d’Orange Cyberdéfense et d’Enovacom sur les secteurs de la cyberdéfense et de la santé est plutôt claire et ne présente pas vraiment d’inquiétudes, avec des niveaux de croissance des revenus et de profitabilité globalement en ligne avec les objectifs.
La situation d’OBS SA, en revanche, apparait beaucoup plus trouble et préoccupante. Assemblage d’activités aux modèles économiques très différents, la filiale ne parvient toujours pas à sortir d’une situation financière négative, malgré la croissance continue de ses revenus. Le discours de la direction nous apparait naïvement rassurant mais peu crédible sur les perspectives de retour à la profitabilité. Le coût moyen du personnel en ETP chez OBS SA est en baisse par rapport à 2022, et le total des coûts de personnel a été inférieur au budget. Ces constats traduisent une politique salariale très contrainte répondant à « l’efficacité opérationnelle » exigée par Orange, qui pénalise l’ambition dans les activités des services, basées sur la croissance des effectifs. En outre, le niveau de rémunération variable est en baisse, traduisant l’incapacité des équipes, notamment commerciales, à atteindre des objectifs. |
Dans ce contexte, nous ne comprenons pas pourquoi Orange préfère solliciter nos grands concurrents (Cap Gemini, …) dans le cadre de ses besoins CTIO, alors que les compétences requises sont en intercontrat dans sa filiale. Notre direction est restée très évasive sur ce point, justifiant un besoin d’offshoring auquel OBS SA ne sait pas répondre.
On note une charge de dépréciation très importante de la valeur de la participation dans BaseFarm, société acquise en 2018, au bilan 2023. Par ailleurs, le prix d’acquisition d’Expertime apparait excessif au regard de sa valeur réelle. Ces constats interrogent sur la politique d’acquisition d’Orange dans le domaine des services IT.
On constate dans les comptes d’OBS SA une augmentation des coûts immobiliers, conséquence d’une politique imposée par la Direction Immobilière du Groupe visant à rentabiliser les sites d’Orange en les remplissant avec les équipes d’OBS SA, parfois au détriment de l’intérêt économique, stratégique et social de sa filiale. Orange Cyberdéfense et Enovacom, qui bénéficient pour le moment d’une meilleure autonomie immobilière, ne subissent pas les mêmes conséquences négatives dans leurs comptes.
De même, les redevances au profit d’Orange (marque, management, distribution) continuent de peser toujours plus lourdement sur les comptes des filiales, en lien avec la croissance de ses revenus. Nous nous interrogeons sur la réalité des services rendus en retour et un écart peut-être injustifié avec les taxes imposées par Orange, en l’absence de données objectives demandées à la direction depuis 4 ans pour l’évaluer.
Les Directions Générale et Financière d’OBS SA semblent toujours dans l’incapacité de maîtriser la stratégie et la situation financière, définies par les Business Lines au niveau supérieur d’Orange Business et donc pilotées par Orange.