Le CSE d’OBS SA a rendu en juillet dernier son avis sur la situation financière d’OBS SA, s’appuyant sur l’expertise réalisée par le cabinet Sextant sur les comptes 2023 notamment.

La direction ne lui a pas facilité la tâche, refusant de lui communiquer les résultats du T1 2024 habituellement transmis et les données sur la sous-traitance, pourtant dans le périmètre de la mission.

L’exercice 2023 d’OBS S.A. a été marqué par une bonne dynamique de l’activité, avec un chiffre d’affaires en hausse par rapport à 2022 bien que légèrement en dessous du budget.

Cependant, cette croissance des revenus s’est conjuguée avec un recul de la marge brute de l’entreprise de 9% sur l’exercice, et 29% par rapport au budget. Compte tenu du poids des charges commerciales, générales et administratives (SG&A) et redevances dans le compte de résultat, l’EBITDAal d’OBS S.A. est une nouvelle fois en perte sur l’exercice 2023, faisant plus que doubler par rapport à 2022, et en écart de 165% à la cible budgétaire.

Parmi les éléments expliquant cette nouvelle dégradation :

  • le déploiement laborieux de l’ERP Fusion qui plombe le TACE (Taux d’Activité) des équipes et impose des provisions qui pèsent négativement sur les résultats de l’entité ;
  • Une activité de Centres de Contacts qui semble maintenue principalement au profit de l’actionnaire, et qui s’avère légèrement déficitaire ;
  • Sur le Cloud, des pertes qui continuent de s’alourdir. La décision d’arrêt de l’offre Flexible Engine, pourtant encore le plus important vecteur de revenus sur les plates-formes d’OCB au niveau mondial, ainsi que les pertes supportées par la filiale, interrogent sur la stratégie de notre entreprise et de notre groupe sur le Cloud ;
  • Les nombreux déménagements pilotés par l’actionnaire Orange pour rentabiliser ses propres sites, au-delà des conséquences négatives sur les conditions de travail et bilan carbone de l’entreprise, alourdissent les coûts des loyers en 2023 pour OBS SA ;
  • Des effectifs marketing pléthoriques qui contribuent au développement des revenus d’Orange SA sans que la juste rétribution de ces contributions n’apparaisse clairement dans les comptes : nous supportons les charges sans les revenus associés !
  • Un volume de sous-traitance conséquent qui dégrade nécessairement la marge de production de nos activités, dont l’opacité voulue par la direction nous questionne.

La direction nous promettait un rétablissement de la profitabilité pour 2024, notamment grâce aux réorganisations importantes engagées ces dernières années. Mais force est de constater, au regard des résultats du début d’année, que le trou continue à se creuser, à un rythme qui s’accélère.

Dans une entreprise indépendante et saine, à très court terme cette situation devrait conduire à des mesures d’exception pour redresser la barre, sous peine de devoir déposer le bilan dans les semaines ou les mois qui suivraient.

Mais chez nous, personne ne semble réellement s’inquiéter !

Et pour cause ! OBS SA n’est pas une entreprise normale, c’est un container social pour Orange SA, qui « n’a pas vocation à être profitable », comme nous l’avait indiqué l’un de nos dirigeants lorsque nous l’interrogions il y a plusieurs mois sur nos faibles résultats. S’il est utile au plan fiscal pour réaliser des optimisations dans la présentation des comptes, il n’est pas acceptable que les salariés paient le prix de cette politique d’entreprise à travers des conditions de travail dégradées et une rémunération au rabais.

Nous demandons le rééquilibrage des conditions de travail et des niveaux de rémunération par rapport à nos collègues d’Orange, pour reconnaitre le niveau réel de leur implication. Cette revendication passe par une réintégration des salariés d’OBS SA dans Orange SA.

Les salariés d’OBS SA ont le droit à un salaire juste, pas juste un salaire !