Le mercredi 30 avril à 19h, veille de jour férié, les salariés de La Fabrique ont été informés du projet de déménagement de plusieurs équipes du site de Grenoble Servan vers celui de Grenoble Pasteur. Une réunion d’information a eu lieu le lundi suivant à 11h, laissant peu de temps aux équipes pour se préparer ou poser des questions ou même de comprendre les implications de ce déménagement.

Des "ambassadeurs" ont été désignés dans la précipitation, certains prévenus moins d’une heure avant l’annonce, limitant leur capacité à jouer leur rôle d’accompagnement.

La direction justifie le déménagement par la croissance des effectifs et la nécessité d’espace. Les locaux de Servan ont été réorganisé pour répondre aux obligations réglementaires en matière de santé et sécurité, entraînant une réduction du nombre de postes de travail disponibles. Les locaux de Pasteur, situés en centre-ville et à proximité du reste de l’équipe à La Fabrique, sont également plus économiques : le coût par poste de travail y est inférieur d’environ 25 % grâce à un loyer moindre.

Sur les cinq équipes de l’agence SDI, trois et demie sont concernées. L’une a été scindée pour faire face à une contrainte de capacité : 41 personnes seront relocalisées dans des locaux ne comptant que 26 postes de travail. Bien que cela soit présenté comme conforme au flex office Orange, cela révèle un manque de vision à long terme et une sous-estimation des besoins réels des équipes en matière de collaboration et de confort au travail. Ce traitement différencié des équipes interroge également sur les principes de cohésion et d’équité dans la gestion du collectif de travail.

Cette réorganisation soulève des inquiétudes sur la cohésion, l’équité et le lien social. La réponse de la direction, évoquant simplement l’usage de Teams, est jugée déconnectée des préoccupations exprimées. Cela illustre le décalage entre les préoccupations exprimées et la perception de la direction.

Dans son avis sur le sujet, le CSE recommande un suivi du taux de départs (démissions, licenciements, mobilités) dans les mois suivant le déménagement. Cette recommandation laisse une impression persistante : les conséquences sont connues, mais volontairement ignorées.

Ce dossier illustre une gouvernance marquée par l'urgence et le manque de dialogue. Ce n’est pas le déménagement qui est critiqué, mais la méthode, perçue comme brutale et déshumanisante, au détriment du bien-être et des liens sociaux. Or, dans nos métiers, la performance ne peut se résumer à des tâches accomplies derrière un écran. Elle repose aussi, et surtout, sur la qualité du collectif.