Chronos : des conditions inacceptables pour déclarer ses heures !

Dernièrement, vous avez été informés de modifications substantielles concernant vos horaires de travail, ce qui a suscité de nombreuses réactions et protestations.

Ces modifications qui s’imposent désormais à vous sont l’aboutissement de plusieurs mois de « négociations » qui ont données lieu à la signature d’un avenant sur le temps de travail entre deux syndicats (la CFDT et la CFE) et la direction.

La CGT OBS a refusé de signer cet accord inacceptable et contraignant. Nous vous expliquons pourquoi.

A la base, il s’agissait pour l’employeur d’une mise en conformité avec la Loi. En effet, la direction de l’UES OBS considérait que tous les salariés étaient soumis à des horaires collectifs, alors que ce n’était pas le cas, puisqu’elle autorisait des plages horaires variables. L’Inspection du Travail s’en est aperçue à l’occasion d’un contrôle inopiné et a demandé à l’employeur de se mettre en conformité avec la Loi.

L’Inspection du Travail a rappelé que lorsque chacun peut commencer et finir sa journée à l’heure qu’il souhaite (ce qui était le cas), il ne s’agissait pas d’horaires collectifs mais d’horaires individualisés, et que s’il y avait horaires individualisés, il devait y avoir la possibilité pour chaque salarié de déclarer les horaires réellement effectués. Là encore la direction ne se conformait pas à la Loi, puisque Chronos ne permettait pas de modifier les horaires prédéfinis automatiquement par l’outil. Ce dont nombres de salariés s’étaient plaints auprès de nous.

La direction a reconnu son erreur et elle s’est engagée à la corriger, raison pour laquelle elle a souhaité ouvrir une négociation avec les trois syndicats représentatifs.

A noter que l’Inspection du Travail demandait simplement que l’entreprise se conforme à la Loi. Elle ne demandait pas la mise en place d’un outil contraignant, tel que Chronos. Un fichier renseigné par le salarié, un mail remonté au manager (prévu dans l’accord temps de travail de 2000) ou un simple cahier manuscrit pouvait tout à fait suffire pour que chacun déclare ses horaires.

Mais la direction a préféré conserver Chronos, alors qu’il faisait déjà l’objet de nombreuses critiques, à cause de son manque d’ergonomie et de ses temps de latence inacceptables. Pire, elle l’a complexifié à souhait. Résultat, il faut dorénavant se connecter à Chronos, à minima, une fois par semaine (au lieu d’une fois par mois) et la saisie est devenue bien plus compliquée et chronophage.

Depuis 2016, la CGT OBS a alerté la direction sur le fait que Chronos, trop complexe, ne répondait pas au besoin. Mais celle-ci a persisté dans son idée.

C’est maintenant à chacun de nous d’en faire les frais !

Pour faire passer la pilule, la direction promet de mettre en place un nouvel outil en 2022. Soit… Mais elle a catégoriquement refusé de nous indiquer quelles en seraient les fonctionnalités (pas de cahier des charges). Y-aurait-il anguille sous roche ? Nous suspectons que cet outil ne répondra toujours pas à vos attentes… Pire il se pourrait même qu’il soit plus intrusif et contraignant, surtout dans le contexte du télétravail. A quand une pointeuse sur le bureau de votre PC qui surveillerait votre activité réelle ?

En attendant, cette promesse a permis à la direction d’obtenir la signature des deux syndicats dont elle avait besoin pour faire passer le présent avenant.

Quant aux promesses, elles n’engagent que ceux qui y croient !

Pourquoi n’avons-nous pas signé l’avenant temps de travail ?

A toutes fins utiles nous souhaitons rappeler quelques faits et vérités de l’histoire de notre entreprise et de nos instances par rapport à la négociation qui a abouti à la signature d’un avenant à l’accord sur le temps de travail très critiqué.

  • 27/03/2017 : le CHSCT OAB rend un avis défavorable à la mise en œuvre de l’outil Chronos (à l’unanimité des 3 syndicats), notamment en raison de son manque d’ergonomie, de fonctionnalités, de performances et de l’impact prévisible lourd sur la charge de travail des salariés, des managers, des fonctions d’assistanat ;
  • 27/03/2017 : le CE OAB rend un avis défavorable à la mise en œuvre de l’outil Chronos (à l’unanimité des 3 syndicats), adhérant à l’avis du CHSCT OAB ;
  • 17/04/2019 : suite à sa participation inopinée au CHSCT OAB du 26/03/2019, l’Inspectrice du Travail de l’Essonne adresse un courrier d’observations à la direction. Elle relève notamment un mauvais usage des horaires collectifs et demande la mise en conformité de l’enregistrement des horaires de début et de fin de travail pour les salariés travaillant selon des horaires non collectifs ;
  • 18/11/2019 : suite à sa participation inopinée au CHSCT OAB du 14/11/2019, l’inspectrice du travail de Nanterre adresse un autre courrier d’observations à la direction. Elle indique que les souplesses horaires prévues dans les notes de services concernant les horaires collectifs, afin de pouvoir partir plus tôt ou plus tard le matin/soir ou pouvoir faire une pause méridienne plus longue font tomber d’office le statut d’horaire collectif. Elle indique en outre qu’au regard de l’accord Temps de travail de 2016 (accord que la CGT OBS n’avait pas signé), des notes de services et des relevés transmis au CHSCT, le mode de décompte de la durée du travail ne serait pas conforme au Code du travail ;
  • 21/11/2019 : suite à un contrôle inopiné la veille dans les locaux OBS SA de La Défense, l’inspectrice du travail de Nanterre adresse un courrier d’observations à la direction. Elle rappelle notamment les observations de l’IT de l’Essonne et indique que les réponses apportées par la direction ne sont pas corroborées par ses constats lors de son contrôle. Elle demande à être tenue au courant de la mise en conformité avec les obligations légales sur le décompte de la durée du travail ;
  • 04/02/2020 : Les inspectrices du Travail de Seine-Saint-Denis (siège) et de Nanterre adressent un courrier d’observations suite à un contrôle inopiné du 28/01/2020 sur le site Orange Stadium. Elles indiquent notamment que les horaires collectifs variables que la direction a reconnu avoir mis en place sont incompatible avec le Code du travail, que la direction a reconnu être dans l’incapacité de contrôler le temps de repos et que les modifications opérées dans Chronos n’ont pas rendu l’outil conforme au Code du travail. Elles demandent un calendrier précis de mise en œuvre des engagements pris par la direction de mise en conformité avec la législation des horaires de travail des salariés, de révision des modalités de décompte de la durée du travail, des modalités de preuve de contrôle des temps de repos des salariés.

L’Inspection du Travail précise bien que la déclaration du temps de travail peut se faire de façon simple, par mail, par un fichier renseigné, ou même sur un cahier dans lequel le salarié aura noté ses horaires. Elle n’exige en aucun cas la mise en place « d’une usine à gaz »tel que Chronos.

C’est pourtant le choix qu’a fait notre direction, malgré les critiques dont cet outil avait déjà fait l’objet depuis des années. Pourquoi un tel acharnement ?

Indépendante dans ses choix vis-à-vis des différents acteurs (Inspection du Travail, direction, ou autres syndicats), cohérente et permanente dans ses revendications et au plus proche avec les attentes des salariés, la CGT OBS a logiquement refusé de signer un avenant sur le temps de travail qui n’était pas nécessaire et qui cautionne le maintien d’un outil que tout le monde rejette.

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