L’entreprise renferme des luttes, des rancœurs, des injustices et des humiliations qui peuvent expliquer la colère !
Un 1er ministre qui se précipite au chevet d’une direction pour traiter de « voyous » des salariés et annoncer que la France est sous le choc.
Des images qui tournent en boucle sur les chaînes du monde entier pour montrer des cadres fuyant à la hâte une horde d’individus agressifs …
Des scènes désolantes certes ! Mais chaque individu réagit en fonction de ses capacités et de son environnement immédiat… il convient d’étudier un peu plus froidement les « relations sociales » d’une entreprise et éviter une analyse hypocrite de la situation.
Qui a allumé la mèche du désespoir ? Les salariés ne sont pas responsables !
Une ou deux chemises déchirées pèsent-elles plus que le sort de 2 900 familles ?
Voilà ce qui doit nous alerter au plus haut point.
Que dire de la violence et du cynisme d’une poignée d’actionnaires/dirigeants qui se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité et l’intimité d’un conseil d’administration pour décider des licenciements, du salaire minimum « raisonnable » à donner aux salariés ou de celui, maximum, du PDG ?
Les licenciements, appelé pudiquement « accidents de la vie », ne sont en revanche jamais étudiés au regard des effets dévastateurs qu’ils provoquent sur des milliers de salariés et leurs familles. Les crises d’angoisse, les dépressions et les suicides sont aussi l’effet de cette violence du monde du travail.
Au lieu de les traiter de « VOYOUS », apporter un soutien à tous les salariés menacés de licenciement serait plus responsable !
Il faut arrêter l’hypocrisie décrivant l’entreprise sacralisée où un management bienveillant et socialement responsable serait à l’œuvre.
L’entreprise doit rapporter des profits maxima à ses propriétaires via le travail des salariés ; elle est un lieu où l’autorité de certains, obtenue par le contrat de travail, façonne et guide le destin des salariés jusqu’à les briser sur l’autel de la rentabilité si nécessaire.
Cette violence-là ne se montre guère devant les caméras.
L’histoire sociale est jalonnée de conquêtes sociales qui n’auraient jamais vu le jour sans actions des salariés organisés dans un puissant mouvement syndical. Il n’y a pas d’acquis, il n’y a que des « conquis ». Et ces conquêtes sont en train disparaître l’une après l’autre devant vos yeux…
L’engagement dans l’action syndicale, c’est s’organiser et refuser de subir !
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