Un gel des déplacements a été mis en place dès le mois de mai ? Ça vous dé-freeze ? Nous aussi.
Généralement activé en fin d’année, il vise à limiter la dérive des dépenses quand l’atteinte des objectifs apparait incertaine. L’activer dès le mois de mai est le signe d’une inquiétude profonde sur la dérive structurelle de la situation financière, ce n’est plus dans une mesure conjoncturelle
Ces restrictions contraignent le quotidien des salariés qui doivent annuler des formations ou ne peuvent plus se réunir. Or, renforcer les collectifs de travail est pourtant l’argument de la direction pour limiter le télétravail.
Mesure à géométrie variable : en fonction de la ligne managériale, les déplacements peuvent être autorisés ou pas : le fait du prince !
Nous avons interrogé la direction sur ses motivations. S’appuyant sur les tensions sur le marché, la direction s’est bornée à répondre que le travel freeze s’appliquera jusqu’à la fin de l’année. Pire, lors de la présentation des résultats du 1er semestre, la direction a indiqué ne pas avoir analysé l’impact de cette mesure, qui, financièrement, sera « dans l’épaisseur du trait », donc insignifiante !
Alors pourquoi dégrader les conditions de travail des salariés ?
Ce pansement sur une jambe de bois ne suffira pas à cacher une situation financière catastrophique d’OBS SA. D’ailleurs, au cours des différents calls de rentrée, la direction s’emploie à préparer le terrain. Interrogée sur le niveau de l’EBITDAal et l’impact sur l’intéressement, la direction reconnait que « l’EBITDAal est un indicateur mystérieux qu’elle fait le choix de ne pas présenter » aux salariés !
Quand on vous dit que le déclenchement de l’intéressement dépend d’écritures comptables …
Le CSE d’OBS SA a rendu en juillet dernier son avis sur la situation financière d’OBS SA, s’appuyant sur l’expertise réalisée par le cabinet Sextant sur les comptes 2023 notamment.
La direction ne lui a pas facilité la tâche, refusant de lui communiquer les résultats du T1 2024 habituellement transmis et les données sur la sous-traitance, pourtant dans le périmètre de la mission.
L’exercice 2023 d’OBS S.A. a été marqué par une bonne dynamique de l’activité, avec un chiffre d’affaires en hausse par rapport à 2022 bien que légèrement en dessous du budget.
Cependant, cette croissance des revenus s’est conjuguée avec un recul de la marge brute de l’entreprise de 9% sur l’exercice, et 29% par rapport au budget. Compte tenu du poids des charges commerciales, générales et administratives (SG&A) et redevances dans le compte de résultat, l’EBITDAal d’OBS S.A. est une nouvelle fois en perte sur l’exercice 2023, faisant plus que doubler par rapport à 2022, et en écart de 165% à la cible budgétaire.
Parmi les éléments expliquant cette nouvelle dégradation :
- le déploiement laborieux de l’ERP Fusion qui plombe le TACE (Taux d’Activité) des équipes et impose des provisions qui pèsent négativement sur les résultats de l’entité ;
- Une activité de Centres de Contacts qui semble maintenue principalement au profit de l’actionnaire, et qui s’avère légèrement déficitaire ;
- Sur le Cloud, des pertes qui continuent de s’alourdir. La décision d’arrêt de l’offre Flexible Engine, pourtant encore le plus important vecteur de revenus sur les plates-formes d’OCB au niveau mondial, ainsi que les pertes supportées par la filiale, interrogent sur la stratégie de notre entreprise et de notre groupe sur le Cloud ;
- Les nombreux déménagements pilotés par l’actionnaire Orange pour rentabiliser ses propres sites, au-delà des conséquences négatives sur les conditions de travail et bilan carbone de l’entreprise, alourdissent les coûts des loyers en 2023 pour OBS SA ;
- Des effectifs marketing pléthoriques qui contribuent au développement des revenus d’Orange SA sans que la juste rétribution de ces contributions n’apparaisse clairement dans les comptes : nous supportons les charges sans les revenus associés !
- Un volume de sous-traitance conséquent qui dégrade nécessairement la marge de production de nos activités, dont l’opacité voulue par la direction nous questionne.
La direction nous promettait un rétablissement de la profitabilité pour 2024, notamment grâce aux réorganisations importantes engagées ces dernières années. Mais force est de constater, au regard des résultats du début d’année, que le trou continue à se creuser, à un rythme qui s’accélère.
Dans une entreprise indépendante et saine, à très court terme cette situation devrait conduire à des mesures d’exception pour redresser la barre, sous peine de devoir déposer le bilan dans les semaines ou les mois qui suivraient.
Mais chez nous, personne ne semble réellement s’inquiéter !
Et pour cause ! OBS SA n’est pas une entreprise normale, c’est un container social pour Orange SA, qui « n’a pas vocation à être profitable », comme nous l’avait indiqué l’un de nos dirigeants lorsque nous l’interrogions il y a plusieurs mois sur nos faibles résultats. S’il est utile au plan fiscal pour réaliser des optimisations dans la présentation des comptes, il n’est pas acceptable que les salariés paient le prix de cette politique d’entreprise à travers des conditions de travail dégradées et une rémunération au rabais.
Nous demandons le rééquilibrage des conditions de travail et des niveaux de rémunération par rapport à nos collègues d’Orange, pour reconnaitre le niveau réel de leur implication. Cette revendication passe par une réintégration des salariés d’OBS SA dans Orange SA.
Les salariés d’OBS SA ont le droit à un salaire juste, pas juste un salaire !
Lors de la dernière réunion de négociation, le sujet des astreintes a été abordé en profondeur. Bien que la question de la compensation financière soit reportée à une prochaine réunion, les modalités des astreintes elles-mêmes ont soulevé de vives inquiétudes au sein de la CGT OBS.
Les propositions de la direction, dangereuses pour la santé des salariés :
- Jusqu’à 14 jours d’astreinte par mois glissant !
- Délai minimal de 2 jours consécutifs entre deux semaines complètes d’astreinte !
- Suppression du délai entre deux périodes d’astreinte de moins d’une semaine !
Voici les quelques exemples inquiétants des dérives possibles identifiées par la CGT OBS :
- Obligation d’astreintes une semaine sur deux tout au long de l’année ;
- Astreintes tous les week-ends, sans interruption, sur toute l'année ;
- Imposition d’astreintes 1 jour sur deux tout au long de l’année ;
- Et plus généralement, un enchaînement de périodes d'astreintes fatigantes et épuisantes sans temps de récupération suffisant.
Une Charge de travail excessive et inacceptable !
Avec ces propositions, la direction ouvre la voie à un système d’astreintes qui pourrait générer une surcharge de travail pour les salariés, sans leur offrir de véritables choix ni de flexibilité. Les salariés n’auront pas d'autre option que d’accepter les astreintes, malgré le risque de fatigue qui s’accumule, d'anxiété et de dégradation générale de leur santé.
La CGT OBS est fermement opposée à ces propositions, qui risquent d'engendrer et de dégrader la santé physique et mentale des salariés mais sans pour autant mettre en place des garde-fous indispensables.
La CGT OBS s'inquiète que ces conditions ; sous prétexte d’optimisation et de flexibilité ; puissent avoir des effets destructeurs pour de nombreux salariés, sans réelle contrepartie de l’entreprise. La direction doit prendre conscience des risques encourus et doit adopter une approche humaine en s’appuyant sur nos revendications étayées, responsables et justes.
Une astreinte à « la petite semaine » : Entre souplesse et risque
La direction a également proposé la mise en place d'une astreinte à la semaine. Bien que cette idée puisse apporter de la souplesse à certain manager, elle comporte des dangers importants pour les salariés ! Dans certains services où les sollicitations sont peu fréquentes, cela aura peu d’impact, si les équipes sont dimensionnées convenablement. Toutefois, dans les services où les astreintes sont sollicitées plusieurs fois par période, cette flexibilité se transforme en fardeau, pour un salarié qui devra se réveiller 3 ou 4 fois par nuit pendant une semaine consécutive.
La fatigue chronique, le stress et les troubles du sommeil pourraient alors rapidement s’installer, avec des conséquences graves sur leur santé !
Nos revendications
La CGT OBS insiste sur la nécessité de mettre en place des garde-fous pour protéger la santé des salariés et éviter des dérives graves déjà observées par le passé. Nos revendications, disponibles via ce lien, offrent une alternative raisonnable qui respecte la santé des salariés. Nous vous invitons à nous contacter pour toute suggestion supplémentaire qui pourrait alimenter les futurs débats avec la direction ! A vos plumes.
La direction doit prendre conscience que ses propositions sont destructrices pour la santé des salariés sujets aux astreintes !
Nous l’appelons à privilégier une gestion des astreintes respectueuse et juste pour éviter tous les effets de bord sur la santé des salariés !
Pour qui ? Vous êtes concernés si vous travaillez ou habitez en « zone JOP ».
Sont appelées « zones JOP » : Lille, Paris et la région parisienne, Nantes, Châteauroux, Lyon, St-Etienne, Nice, Marseille, Bordeaux.
Pendant la période JOP, les managers sont encouragés à favoriser le recours au télétravail et à l’adaptation des horaires de travail pour les salariés qui doivent/souhaitent venir sur site.
Comment ?
A titre exceptionnel, il est possible de bénéficier du télétravail élargi, même en l’absence d’avenant télétravail, sur autorisation managériale, et en renseignant les jours concernés dans TimetoClick (motif « TLOC »). Cela signifie qu’il sera possible de télétravailler jusqu’à 5 jours par semaine pendant la période des JOP. Exceptionnellement, les alternants et les stagiaires se voient appliquer les mêmes règles.
Quand ça ?
Le recours au télétravail occasionnel élargis est autorisé tous les jours du 26 juillet au 11 août et du 28 août au 8 septembre 2024
Et mes notes de frais ?
Les plafonds actuels restent inchangés, mais les managers peuvent approuver des dépassements jusqu'à 50% pour les repas et, selon les besoins, pour l'hébergement
Si vous rencontrez des difficultés à faire valoir un des points ci-dessus, contactez-nous !